Le choix de la sérénité
- Guy Marion
- 3 août
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 sept.

Le choix de la sérénité de Benoit Saint Girons
Un vrai petit bijou !
Veuillez noter le mot CHOIX. C’est un choix qui requiert donc une décision, une volonté.
En vue de rédiger un billet sur mon blogue portant sur la colère, j’ai regroupé les livres de ma bibliothèque s’y rapportant. De là, ma lecture de ce bouquin minuscule.
Mais qu’est-ce que la sérénité ? Le Larousse la définit ainsi :
1. Littéraire : État serein d'un ciel, d'un temps : La sérénité de l'air.
2. État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral : La sérénité de l'esprit ou de trouble
Synonymes : paix - quiétude.
Saint Girons ajoute : «l’absence d’agitation à l’intérieur de la personne et encore «...le sentiment d’être en adéquation avec son environnement. C’est une sensation d’harmonie intense, de légèreté, de fluidité, d’équilibre. Il n’y a pas de discordance... je suis serein, en paix avec moi-même et en paix avec les autres.»
Pourquoi est-ce que je traite de sérénité ? En entrant dans ma salle d’attente, beaucoup de clients me disent, «C’est calme ici.» On a besoin de sérénité ; ça nous fait du bien et elle nous manque beaucoup dans notre monde de frénésie ! Et quand on est serein, on se laisse moins déranger par les tracas, par les contrariétés et surtout on est capable de discuter et de négocier tout en gardant notre calme.
J’en traite dans ce billet parce que mon prochain qui traitera de la gestion de la colère comportera deux grandes parties : 1) comment la gérer quand elle surgit et 2) mais aussi comment en vivre moins souvent ? La sérénité s’avère un excellent antidote à la colère. C’est dans l’optique de diminuer les vagues de colère que je trouve ce bouquin très utile. (En ce moment Le choix de la sérénité est disponible sur Amazon, mais pas sur Renaud-Bray.)
Dans l’introduction, Saint Girons cite Jean-Paul Sartre «À défaut de modifier le monde, je modifie ma perception du monde.» À défaut de pouvoir changer les événements ou le comportement des autres «Nous avons le loisir – du moins dans une certaine mesure – d’en modifier notre perception ; je ne suis pas responsable du monde dans lequel je suis né, mais je suis globalement responsable de la vision du monde dans lequel j’évolue. » (Le gras est celui de l’auteur du livre.)
«L’événement en soi n’a aucune valeur émotionnelle : c’est l’analyse de l’événement perçu par mon esprit qui le rend positif, négatif ou neutre. ... Comment expliquer que la même pluie rende une personne joyeuse et une autre triste ? Comment expliquer les différences d’opinion face à un même discours politique ?
«Éducation, expériences passées, état d’esprit, valeurs, croyances et habitudes s’entrechoquent et, plus ou moins inconsciemment, colorient les événements.» ... «Alors comment atteindre la sérénité ? S’isoler ou se couper de la société ? Comment pouvoir dire «Le paradis terrestre est là où je suis ?» (Voltaire). Comment développer cette «force intérieure qui illumine qui permet à la fois un meilleur contrôle de notre esprit et une plus belle attention à la vie.»
Pendant que je rédige ce texte à l’extérieur du chalet que nous avons loué, Le Petit Train de Charlevoix qui passe à 5 ou 6 mètres du lieu où je me trouve klaxonne à maintes reprises, chose inhabituelle. Pour éviter de m’irriter, j’ai tenté de découvrir, sans succès, ce qui lui bloquait la voie. Faute de le découvrir et de comprendre j’ai accepté ce qui passait sur lequel je n’avais aucun contrôle.
Cette situation m’amène à discuter d’une chose dont Saint Girons n’aborde pas explicitement, soit l’acceptation de ce je ne contrôle pas.
Il y a de nombreuses années, j’ai lu une entrevue avec Íngrid Betancour, une Colombienne, qui avait été prisonnière des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) pendant plusieurs années. Les FARC se finançaient en kidnappant des gens issus de familles aisées.
Ce qui m’a frappé dans cette entrevue et m’a laissé perplexe est son affirmation à l’effet qu’une fois qu’elle a eu accepté le fait d’être prisonnière, elle s’est sentie plus libre. Comment peut-on se sentir libre quand on est prisonnière dans la jungle et particulièrement quand c’est aux mains de bandits ? me suis-je demandé. Ça ne me faisait pas de sens, mais quelque chose retenait mon attention. J’ai finalement compris que oui, c’est possible qu’on se sente plus libre une fois qu’on a accepté même l’inacceptable.
Pour moi, accepter se distingue d’approuver. Des exemples tirés de ma pratique. Certains conjoint(e)s trompé(e)s sexuellement par leur conjoint(e) veulent continuer la vie conjugale avec l’autre. Or, dans cette circonstance, continuer la vie à deux est impossible sauf si la personne trompée accepte ce qui s’est passé (sans l’approuver, il va sans dire), c’est-à-dire reconnaître le fait qu’elle ne peut pas changer cette réalité. Bien sûr que l’attitude de la personne infidèle joue un rôle primordial dans le processus d’acceptation. Si le ou la conjoint(e) infidèle se montre empathique c’est-à-dire sensible à la douleur de l’autre, à ses craintes et s’il(elle) reconnaît son erreur, l’acceptation se fera plus facilement.
Un autre exemple de la primauté de l’acception est celui de l’alcoolique. Tant que celui-ci ou celle-ci n’a pas accepté ou reconnu sa dépendance à l’alcool, il(elle) ne prendra pas les moyens pour s’en sortir. Pourquoi le ferait-elle ? Elle n’a pas de problème !
On peut donc affirmer que l’acceptation est libératrice et nous permet de retrouver la sérénité. Par contre, ça ne veut pas dire qu’on doit tout accepter !
J’ai abordé la question de l’acceptation parce que celle-ci est parfois un moyen de parvenir à la sérénité que ce soit par rapport à la fidélité de l’autre ou simplement que la pluie qui contrecarre mes plans. Tempêter contre la pluie m’empêche de trouver une solution de rechange pour jouir de ma journée.
Dans le chapitre 1, Saint Girons traite des obstacles au bien-être. Un outil qu’il propose est d’interroger ses problèmes. Il cite Sénèque qui a écrit «Que te sert de donner à tes rancunes une éternité pour laquelle tu n’es point fait, et de gaspiller ainsi ta courte existence.» Encore là, il s’agit de reconnaître notre impuissance à modifier certaines choses , les choses hors de notre contrôle.
Un autre moyen est de mettre nos problèmes en perspective et pour exemple, «J’étais furieux de ne pas avoir de souliers; alors j’ai rencontré un homme qui n’avait pas de pieds, et je me suis trouvé content de mon sort.» Quand on se compare, on se rassure !
Il traite aussi de notre réaction aux tracas. «Agir au lieu de réagir. Se demander consciemment: Est-ce que ça vaut le coup ?» Un conducteur me coupe sur la route; est-ce que ça vaut la peine de lui rendre la pareille ?
Toutefois, il y a des situations plus fréquentes et plus complexes telles que ma conjointe qui est souvent en retard ou mon conjoint qui crie souvent. Chose certaine, les reproches ne sont pas fructueux !
Autres moyens que l’auteur préconise : la patience, la simplicité volontaire.
Dans une autre section, il traite de la sérénité avec les autres donc de compassion. «La compassion peut également se définir comme un sentiment de compréhension bienveillant; je ne t’en veux pas parce ce n’est pas un dieu mais un homme.» Se souvenir qu’une personne méchante est tout probablement une personne souffrante peut nous aider à être compatissant à son égard et cette compassion peut possiblement le calmer. La compassion peut se manifester tout simplement en soulignant l’état d’âme de l’autre, «Je vois que tu es très en colère.»
Pour parvenir à cet état de paix, il propose aussi la méditation sous diverses formes, marchée, assise et la confection d’un itinéraire de vie qui évite dans la mesure du possible les zones de turbulences. Ainsi que la cohérence cardiaque (sur YouTube).
Bonne lecture



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